Pseudo-patriotes du CG (1940)Cette étude de 128 pages continue la précédente. On aborde entre autre la question du vote du 10-Juillet, la mesure des responsabilités prises (ou pas) à Vichy et les tentatives d'être élu après guerre malgré l'ordonnance d'avril 1944 qui dispose de l'inéligibilité des « oui » du 10-Juillet. Candace apparaît également comme un vieux républicain qui écrit à Pétain pour dénoncer la mesure d'interdiction du passage de la ligne de démarcation appliquée aux coloniaux. Étude mentionnée entre autre dans la Bibliographie annuelle d'histoire de France à Troisième République et Guadeloupe.

* Ma réponse sur le site de la revue Outremers au CR de Leo Elisabeth dans la revue Outremers publiée par la SFHOM - (09/12/2009) «J’ai été flatté que Léo Elizabeth me fasse l’honneur, dans le n°360-361, de chroniquer mon travail de 200 pages publié en deux parties par la Société d’histoire de la Guadeloupe en 2008 et consacré à Gratien Candace, député et ministre.

Je tiens cependant, et très courtoisement, à apporter une précision à propos de mon rapport à l’objet d’étude. Léo Elizabeth écrit en effet que je fais preuve à l’égard de Candace d’une « indéniable volonté de réhabilitation ». La remarque me paraît injuste tant cette pensée a toujours été à des années-lumières de ma façon de faire de l’histoire. Je crois fermement pour ma part m’être toujours efforcé de ne pas admettre les idées reçues en exerçant mon sens critique, constatant avec amusement que certains de mes écrits sur le clergé antillais, sur Candace ou sur Valentino, avaient ému des personnes de sensibilités philosophiques et politiques très différentes. A ce titre, je n’ai jamais tenu pour acquis les faits, fort peu documentés, que je lisais ça et là sur Gratien Candace, éternel condamné au pilori mémoriel sans même qu’on ait ouvert la moindre archive. Depuis que je fréquente ce personnage, je suis toujours resté fidèle au principe qu’il ne fallait ni m’attacher à l’homme ni le prendre en grippe sous peine de perdre toute faculté critique. En cela, j’ai appliqué le principe de Marc Bloch dans Apologie pour l’Histoire : « Robespierristes, anti-robespierristes, nous vous crions grâce : par pitié, dites-nous, simplement, quel fut Robespierre ». Au contraire de Pétain ou d’autres, je ne crois pas par ailleurs à une histoire qui juge. J’ai d’autant moins essayé de juger Candace que je suis né vingt ans après une guerre et un régime que je n’ai pas eu à subir ou affronter. Il s’agissait simplement d’exercer ma faculté critique et de résister à une vulgate mémorielle guadeloupéenne qui tenait les faits pour acquis sans poser aucune question et sans tenir compte des avancées de l’historiographie des trente dernières années sur Vichy. S’agissant de la question des prisonniers de guerre que je n’aurais pas évoquée, je réponds que c’est partiellement inexact dans la mesure où le terme prisonnier apparaît trois fois dans mon étude et parce qu’évoquer les prisonniers de guerre ne s’imposait pas dans cette étude de l’itinéraire vichyssois d’un parlementaire. Quant à l’embarras de la commission d’armistice sur la question du passage de la ligne de démarcation, je continue de penser, peut être à tort mais je l’assume, qu’elle n’a rien à voir avec la question des prisonniers coloniaux. Encore une fois, dois-je le répéter, Candace ne m’est pas sympathique. Il ne m’est pas davantage antipathique mais suscite ma curiosité de chercheur. Je ne crois pas qu’on puisse étudier un tel personnage avec un autre état d’esprit.»

Dominique Chathuant, « Gratien Candace : une figure de la vie politique française. 2ème partie : un vestige de la Troisième République (1940-1953) », Bulletin de la Société d’histoire de la Guadeloupe, avril 2008, n°149, p. 3-131.

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